Savoie Une lutte antigrêle innovante
Le durcissement de la réglementation en matière d’utilisation d’explosifs a poussé les Savoyards vers de nouvelles technologies.
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La fabrication de fusées paragrêle s’est arrêtée en 2012. À la recherche de nouveaux procédés de lutte, l’Association d’étude et de gestion des risques climatiques de Savoie a retenu la solution Laïco (1). Des torches de sels hygroscopiques sont embarquées par des ballons météorologiques gonflés à l’hélium. Les sels de calcium et de potassium sont libérés entre 800 et 1 000 mètres d’altitude, pour ensemencer les nuages à risque et réduire la taille des grêlons lors de leur retombée.
Tests positifs
La précision des tirs est améliorée par un outil d’aide à la décision, le radar Skydetect. Installé sur le plateau de la Leysse, celui-ci détecte l’arrivée des orages et des nuages dans un rayon de 30 kilomètres. Il envoie des alertes, par mail ou SMS, au tireur du poste le plus proche. « C’est une avancée significative, surtout la nuit, où les tirs étaient réalisés un peu à l’aveugle », note Christian Raucaz, président de l’association.
Les premiers retours d’expérience ont été présentés le 16 juillet au Gaec de Pichat, à Sainte-Hélène-du-Lac, en Savoie. « Ce printemps, nous avons testé positivement la nouvelle méthode lors de onze épisodes orageux, explique Christian Raucaz. Dix des onze alertes ont été générées par des cellules orageuses isolées, qui se sont formées rapidement au-dessus de la zone à protéger. Ceci a nécessité une grande réactivité des vingt-huit tireurs bénévoles. »
Avec un investissement en matériel de 130 000 € (2) et un budget annuel de fonctionnement de 250 000 € (400 € par lâcher de ballon, contre 280 € par tir de fusée), le coût de la lutte Laïco (4 € par hectare protégé) nécessite la recherche de nouvelles sources de financements publics et privés (des assurances, par exemple). En effet, l’action de l’association bénéficie au monde agricole, mais aussi à de nombreux citoyens, tels que les propriétaires de jardins ou de véhicules.
Anne Bréhier(1) Fruit d’un partenariat entre les sociétés Selerys et Lacroix défense.
(2) Il devrait être couvert à moitié par la région Auvergne-Rhône-Alpes.
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